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In-Vivo

Camp de base #1

Programme de recherche : Les images opératoires
avec l’UQÀM, Montréal, février 2020

Chercheurs et chercheuses associé.e.s UQÀM:
Alexandre Castonguay, Jean Dubois, Guillaume Pascale, Alice Jarry
Chercheur invité: Sami Rio, designer
Invités dans le cadre du séminaire Prospectives de l’image: Tali Serruya (artiste et chercheuse), Cyrille Bailly (chef-cuisinier)
Vernissage de l’exposition (février 2020)

En février 2020, le laboratoire Prospectives de l’image conclue le programme de recherche Les images opératoires, par une occupation de la nouvelle salle d’exposition de l’ENSP. Ce programme a été réalisé en collaboration avec l’école des arts visuels et médiatiques, de l’université du Québec à Montréal (UQÀM – bourse de recherche FQR-SC Au-delà des images opératoires). In-Vivo relève plus du camp de base que de l’exposition. Quelques semaines avant la pandémie de COVID19, les chercheur.e.s, et étudiant.e.s de l’UQAM et de l’ENSP ont proposé, à partir d’une scénographie pensée comme un programme modulable, de renouer le lien entre la fabrication des images et l’expérience du vivant, aspirant ainsi à recréer des suites de mondes habitables.

In-Vivo est l’expression consacrée aux expériences menées au sein du vivant, à l’intérieur même de l’organisme. L’organisme dont il est question ici, c’est l’entièreté de ce vivant connecté, observé depuis le ciel comme au microscope, branché et analysé, passé au crible du prélèvement, de la preuve et de la donnée. Aujourd’hui, la conjonction de la caméra et de l’algorithme dessine le monde selon des dimensions inédites. Les images imbriquent en leur sein des mesures, des flux, des cycles réduisant, sur la base d’informations essentiellement visuelles, les activités humaines, à des calculs algorithmiques.

L’exposition « In Vivo » et la question des communs sur le site de LUMA, Arles

Vidéo « L’exposition « In Vivo » et la question des communs » – LUMA Days

Entretien avec Maria Finders et Florence Maille (LUMA)
15 juillet 2020, Arles (FR)

Caroline Bernard, artiste et enseignante à l’École nationale supérieure de la photographie
Adrien Julliard, étudiant en 2e année à l’École nationale supérieure de la photographie
Basile Le Cléac’h, diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie en 2020

Juste après la période de confinement, Caroline Bernard, Basile Le Cléac’h et Adrien Julliard nous livrent leurs réflexions autour du processus de recherche et de monstration « In Vivo » et du nouveau bâtiment de l’ENSP tout en s’interrogeant sur un certain nombre de sujets connexes : l’état de veille, l’hospitalité, la rupture pédagogique, le rôle de l’artiste, la viralité des images…

Cette conversation met en lumière la question des communs et du soin qui est au centre de leurs préoccupations en tant que citoyens, artistes ou enseignant : comment, en effet, renouer avec l’essentiel dans une autre temporalité, prendre soin de l’autre tout en cherchant à repenser le monde et faire bouger les lignes ?

Plan de l’exposition In-Vivo

Plan de l’exposition In-Vivo à l’ENSP, Arles (2020)

1. In-Vivo camp de base #1 – captation – 27.02.2020
Léo Aupetit, Adèle Delfosse, Juliette George, Jason Pumo, Valentin Russo
Dj set pour la soirée performative : Dj Parterre

Vécu comme une expérience performative, le vernissage du camp de base #1 est l’occasion d’une captation sonore et images rejouant les enjeux de relation au public.

2. Contrôle (2019)
Basile Le Cleac’h

Texte imprimé, A5
Contrôle est à vous, contrôle est à prendre, contrôle est à perdre et à oublier.

3. Dés-oeuvres de jeunesse (2017-2020)
Fanny Terno et Thomas Vauthier
Connection Lost, Film, 17’44’’,
Actes de procédures, Prima Facie, ramette de 500 pages recyclées, impression toner, 1/1 exemplaire authentifié, reliure notariale, L’horizon des événements, commentaire de Corentin Laplanche-Tsutsui.

Dés-œuvres De Jeunesse (DODJ) est un processus de vie-recherche-création amorcé en 2017 et toujours en cours, avec comme mode opératoire la mise en relation de 10 personnes, artistes et non-artistes.

En mars 2018, la communauté s’est retrouvée une semaine en immersion au plateau vidéo de l’ENSAD Paris et dans une ancienne ferme à Chinon. Les membres se sont proposés mutuellement des expériences au sens large : performance, repas, méditation, tournage, danse, rituel… En regard de cette inopérativité ambiante était mise en place un dispositif élargi d’autoreprésentation, de captation vidéographique (caméras de surveillance, caméras classiques, caméras thermiques, etc.). Une volonté de
représentation démesurée, qui se heurte à la formalisation de ces moments de vie; désœuvrés. De nombreuses formes de re-présentations ont été expérimentées: conférences performées, reenactment, édition, récits et performances pour un spectateur, etc.

Avec Théo Casciani, Louise Derisbourg, Kiana Hubert-Low, Corentin Laplanche Tsutsui, Albane Monnier, Odilon Ottinger, Lancelot Pinta, Fanny Terno, Thomas Vauthier, Cléo Verstrepen.

4. Dust Silica (2018)
Alice Jarry

Dimensions 188 x 112 x 10 cm

À la fois application et installation vidéographique, l’œuvre Dust Silica s’appuie sur les modes opératoires de Google Earth et examine, du haut des airs, l’impact socioenvironnemental de l’extraction du sable en Amérique du Nord. Alors que cette pratique industrielle a d’importantes répercussions sur la biodiversité, les écosystèmes et les collectivités, l’application répertorie les coordonnées géographiques de carrières et de sablières depuis des bases de données publiques et corporatives.
Suivant cet itinéraire, Dust Silica parcourt ensuite Google Earth et télécharge des tuiles d’images animées de ces paysages marqués et excavés qui, une fois en galerie, se superposent à des couches topographiques modélisant le relief de ces espaces usés par l’activité humaine.

5. Pangée
Atlas de l’effondrement

Caroline Bernard et- Damien Guichard (Lili
range le chat) avec André Girard

Dimensions 1700 cm

Un continent unique est dessiné sur la base d’enregistrements GPS, réalisés pendant douze mille kilomètres : une Pangée, dernier territoire sur une Terre recouverte d’eau. La carte est réalisée en fonction de la limite du champ de vision du voyageur. Au-delà de sa ligne d’horizon, le reste du monde est noyé.

6. Faire un bouquet comme faire à manger
(2020)
Adrien Julliard

Bouquet, taille variable, dans un vase d’Alexandre
Castonguay (Tablées, numéro 11)

Aucun rassemblement familial ne peut se faire sans bouquet, aussi durant le vernissage Adrien réalisera un bouquet à partir de fleurs récoltées ou données par des fleuristes, et qui proviennent des alentours de la salle d’exposition. Il ajoutera également des aromates comme la menthe et la
verveine.

Ce bouquet en dialogue avec la temporalité du vernissage et fruit de l’observation de son déroulé sera exposé et entretenu le temps de l’exposition. En dehors du contexte de vernissage il est alors présenté comme ce qu’il est, un bouquet qui prend place dans un espace de vie.

7. Sans titre (Kyoto, 2018)
Louise Mutrel et Mathias Mary

Impression jet d’encre sur Washi, papier artisanal
japonais.

Balades, dérives, errances, les images s’agrègent dans ce carnet de voyage à la manière d’un poème fragmentaire, fruit d’une lente sédimentation. Deux visions dialoguent ici et décrivent un Japon qui se donne à voir au travers ’une floraison de détails. Les images numériques injectées dans la précieuse fibre du papier washi deviennent poreuses. L’absence de reliure laisse le lecteur libre de manipuler, de composer, recomposer infiniment le livre lui-même en pliant, dépliant, roulant, supprimant, juxtaposant…

8. La nef des fous
une nef entre Arles et Strasbourg

Jeudi 8 novembre 2018
Départ d’Arles à 9h, arrivée à Strasbourg à 23h

Invités
Fabrice Aragno, Maud Blandel, Clément Crevoisier, Nino Djébir, Fabien Vallos, Yann Dahhaoui, Éva Pibiri, Angélica Tisseyre, Mellie Chartres, Chloé Marliot, Anne Delerue, Jules Rouxel, Azadeh Cohen, Jeanne Gilbert, Léa Tissot, Marie Pecheu, Zoé Coupé, Carla Alis, Jeanne Bargas, Eva Filatova, Clémence Chiron, Clotilde Valette et l’association des étudiants de la Haute école des arts du Rhin (HEAR), Strasbourg.

SCUM avec Marion Godon, Fanny Boussès, Nathalie Manissier, Coralie Trichard, Marie-Thérèse Poupon et la société de chant Ste-Cécile de
Montfaucon-Les Enfers, les Enfers, Suisse.

École nationale supérieure de la Photographie
Caroline Bernard, Franck Hirsch, Gaspard Baudry, Guillaume Stagnaro, Anyssia Bidout, Antoine Brun, Célia Calvez, Eliott Chalier, Basile Le Cleach, Esther Coquet, Charlotte-Victoire Legrain, Nina Médioni, Louise Mutrel, Robin Plusquellec, Gaël Sillère.

En 1494, le strasbourgeois Sébastien Brant publiait La nef des fous, une typologie grinçante de la société de l’époque. Ce texte trouve écho dans notre époque contemporaine et l’école nationale supérieure de la photographie choisit de lui rendre hommage en montant une Nef. Ainsi, un bus devient un studio de tournage ambulant le temps d’un voyage entre Arles et Strasbourg.

L’ensemble du voyage est filmé par le réalisateur suisse Fabrice Aragno et les étudiants de l’ENSP, dans un long plan séquence de 15 heures. À l’intérieur de ce bus, des conférences, des performances, des moments de cinéma, sont ponctués par les propositions de la chorégraphe Maud Blandel. Les invités, médiévistes et historiens, rejoignent la Nef sur son parcours et réalisent leur conférence dans ce dispositif avant tout poétique et cinématographique.

Au programme, un banquet sur une aire d’autoroute, une scène de Pierrot le fou à Rolle, un carnaval et une chorale aux Enfers jurassiens, pour une arrivée dansée à Strasbourg en l’honneur de la peste de danse de 1518.

9. Les Transhumants (2020)
Jean Dubois et Guillaume Pascale

6 dispositifs, dimensions 30 x 24 x 12 cm

Une série de boucles vidéos minimalistes examinent les déplacements énigmatiques d’une communauté errante dans un environnement désertique. Elle prend place au sein d’un dispositif de diffusion audiovisuel augmenté de lentilles de Fresnel.

10. Râ226
Corentin Laplanche-Tsutsui

Film & Objets dérivés
Collaboration Objet dérivé : Brique, Isamu Marsden
Dimensions variables

Ce projet, réalisé au CEA Saclay, s’articule autour d’un documentaire poétique. L’architecture insuffle le récit autant qu’elle porte les
symptômes de l’idéologie qui la fît naître. Un temple rationaliste bâti par le pape du classicisme rationnel, Auguste Perret. Entre fascination
critique et répertoire filmique, il interroge : comment l’idéologie établit-elle un système formel ?

Il s’agit ici de la propagande d’après-guerre. Ce grand récit dans lequel on embarqua la science française qui emprunte des formes fictionnelles,
qu’elles soient de l’ordre du mythe ou de la science-fiction – sans échapper à leur nature dérisoire.

Edition, graphiques et sculptures constituent un groupe d’objets dérivés qui posent le décor d’un musée scientifique aux allures de sanctuaire.

11. Tablées (2018 – 2020)
Alexandre Castonguay
Dimensions variables

Le projet Tablées, propose d’investir la matérialité par l’information et de réinventer les usages afin de transformer nos accessoires domestiques
en quasi-objets désobéissants (Saramago, 2000). Déployées dans la forme d’un banquet, les assiettes d’argile cuite, informées par le dérèglement des températures peinent à contenir le repas proposé. Une délicieuse glace végane activée au charbon nous propose d’assumer notre géophagie.

12. Cantine In-Vivo
Collaboration avec Samy Rio

Profilés aluminium, bois de peuplier.

Ce mobilier modulable renoue le lien entre la fabrication des images et l’expérience du vivant. Aspirant à accueillir, cuisine, formes performatives, et images, cette scénographie est pensée comme un programme modulable, et préfigure une cantine mobile à venir.