Aborder l’occupation de l’espace au moyen d’une dérive programmée en recherche-création
16 Mars 2023
Présentation du projet « Spatiavalesque » de la nuit du 16 Mars 2023, réalisé par Caroline Bernard, Guillaume Pascale et les étudiant.e.s de l’ENSP dans le cadre du laboratoire PI, avec la participation de Vincent Girard et des étudiant.e.s en psychiatrie de l’Université d’Aix-Marseille.
MÉTHODOLOGIE Comment programmer des dérives? D’emblée, on peut souligner — avec raison — la contre intuitivité d’une telle posture pour un esprit envisageant de garder la notion d’ordre statique. Effectivement, souhaiter « écrire avant » , selon « l’ordre du jour » (« programme », 2021), une activité dont la vocation est de « dévier du cap initialement fixé » (« dérive », 2021) paraît quelque peu absurde voir très éloigné du sentiment d’organisation sous-entendu par l’idée de programmation. En résumé, le problème sera ici d’invoquer l’institution d’un cadre (la programmation), par une opération soustractive supposant sa neutralisation (la dérive). Nous souhaiterions pourtant ici pointer comment l’idée d’une dérive programmée ouvre à une mise à jour au moyen de l’idée d’ordonnancement rituel et de contingence. C’est selon un telle idée que nous aborderons la réalisation d’un atelier intitulé Spatiavalesque à l’École nationale supérieure de la photographie (ENSP) d’Arles en France.
L’ATELIER Spatiavalesque est un atelier de recherche-création organisé par Guillaume Pascale à l’ENSP dans le cadre du séminaire Prospectives de l’image dirigé par Caroline Bernard. Cet événement s’inscrit dans le contexte de son doctorat en études et pratique des arts portant sur une mise à jour de l’imaginaire spatial de science-fiction, au moment d’un engouement problématique du monde des affaires pour la prospection extra-terrestre. En effet, comment penser la notion d’espace en la dé-coïncidant (Jullien, 2017) d’un « flux d’images symboliques propres à conforter une idéologie technologique » (Michaud, 2008), quand les obstacles rencontrés sur Terre ne relèvent plus d’un problème technique, mais plutôt d’une impasse «axiologique» (Barrau, 2022) ?
Autour de cette problématique, les participant.e.s occuperont le vaisseau social de l’ENSP durant une nuit complète, afin d’explorer — au moyen d’un programme d’activités au carrefour de l’installation, de la performance et du jeu de rôle — comment un imaginaire de l’espace peut entrer en dialogue avec des problématiques terrestres, au prisme d’un point de vue divergeant d’une approche purement technoscientifique. En cela, et pour cette première itération, l’atelier abordera ces questions selon l’idée d’un événement Spatiavalesque. Empruntant son titre au concept de carnavalesque définit par Mikhaïl Bakhtine, l’atelier visera dans un temps restreint, à aborder la question spatiale selon le régime du rire, de la collectivité, du dialogisme, du renversement et du grotesque.
Références
Barrau, A. (2022). Il faut une révolution politique, poétique et philosophique. Zulma.
Jullien, F. (2017). Dé-coïncidence: d’où viennent l’art et l’existence. Bernard Grasset.
Michaud, T. (2008). Le marsisme. Éd. Memoriae.
« Spatiavalesque », Guillaume Pascale
Un projet mis sur orbite par : Caroline Bernard Franck Hirsch Guillaume Pascale Et les étudiant.e.s de l’ENSP
Manon Audiffren Jean Imrane De Ricaud Jonas Forchini Ambre Husson Alionor La Besse Kottoff Iris Millot Théo Maxime Petit Clarisse Piot Thomas Pouly Kaelis Robert Christiane Rodrigues Esteves Gabriel Seidenbinder Eliot Stein
Images Kaelis Robert Yan Leandri Guillaume Pascale Caroline Bernard
Montage Guillaume Pascale Yan Leandri
Musiques Err is Human Noé Girma Gabriel Seidenbinder Grégoire Laude Kaelis Robert
Lumières Jonas Forchini Franck Hirsch Kaelis Robert
Son Franck Hirsch Gabriel Seidenbinder Guillaume Pascale Jonas Forchini
Décors Iris Millot Eliot Stein Ambre Husson
Ré(psy)cits spatiaux Vincent Girard Yakov Assouline Laure Kilian Margaux Jourdain Mariam Abback Martin Poisbeau Amélie Antoine Odile Dubuisson
Tétine Show Christiane Rodrigues Esteves Théo Maxime Petit
Speakers Vaisseau Manon Audiffren Jean Imrane De Ricaud
Cheffes de service de restauration spatiale Alionor La Besse Kottoff Clarisse Piot
Barman Kaelis Robert
Livromobile Jean Imrane De Ricaud
Rencontres du 3ème type Frédérique Laliberté Fanny Aboulker
Réalisation d’une application pour téléphones de reconnaissance de signes graphiques dans l’image
Programme de recherche : Les images opératoires, 2016
Sillages, proposition de Caroline Bernard
Jean-Louis Boissier, professeur émérite Paris 8, et chercheur invité sur le projet, Matthieu Cherubini, chercheur invité, Caroline Bernard (Laboratoire Prospectives de l’image, ENSP) Étudiants ENSP: Fanny Terno et Barnabé Moinard Exposition à Espace pour l’art, exposition à la galerie Arena (Arles), et un workshop
Dans le cadre d’Octobre numérique 2016, sur une proposition de Jean-Louis Boissier, le laboratoire Prospectives de l’image de l’École nationale supérieure de la photographie lance l’opération « Ubiquité ». Le laboratoire, dédié à la recherche sur les nouvelles pratiques de l’image dans leurs dimensions numériques, développe à cette occasion, et grâce au designer Matthieu Cherubini, une application de reconnaissance de formes destinée aux smartphones. Ainsi, la caméra du téléphone augmentée de cette application est guidée par la recherche de signes spécifiques qui dépendent du scénario adopté par chaque artiste : de la calligraphie chinoise et japonaise pour Jean-Louis Boissier, des périmètres de villes en conflit pour Caroline Bernard, des archétypes formels pour Fanny Terno ou encore des figures géométriques collectées dans l’espace urbain pour Barnabé Moinard. D’autres pistes se dessinent lors de différents workshops. La publication Semaine 40.16 (éditions Analogue) retrace l’ensemble du processus de recherche depuis l’ubiquité jusqu’à la diversité des expérimentations artistiques menées.
Programme de recherche : Les images opératoires, 2016
Matthieu Cherubini, chercheur invité, Caroline Bernard (Laboratoire Prospectives de l’image, ENSP) Étudiantes ENSP: Mathilde Moignard, Prune Phi Avec Datta Saurabh et Simone Rebaudengo du studio automato.farm pour l’aide au développement technique, Gaël Guilloux pour le soutien en design
Ce prototype de recherche est élaboré par une équipe mixte de chercheur.s.e.s et étudiant.e.s associé.e.s au laboratoire Prospectives de l’image dans le cadre du programme Images Opératoires. On entend par images opératoires, des images incluses à une opération technique et qui au delà de leur fonction de représentation du réel, contiennent des mesures, des flux, des cycles qui sont autant de données soumises à l’analyse algorithmique des machines. On les retrouve dans de nombreuses applications, médicales, civiles, ou militaires.
Le dispositif placé en surplomb de la fourmilière est un système de surveillance de type « top-down » à l’image des drones militaires. Une caméra, associée à un mécanisme permettant de se déplacer sur l’axe vertical et horizontal, est pilotée et influencée par le comportement des fourmis. Le programme analyse l’activité de la zone de chasse, partie visible et émergée de la fourmilière, il détecte les attitudes anormales ou déviantes des fourmis dans une dimension à la fois dérisoire et poétique. Cela confère un comportement de prédateur à cette caméra qui revêt alors une nature animale. La vidéoprojection permet de visualiser en temps réel la « pensée » de la machine en soulignant les données extraites des images et leur implication sur les agissements de la caméra.
L’usage de la fourmilière permet un glissement d’échelle en adaptant une machine de vision à une taille intelligible pour le spectateur. Ici, ce n’est pas tant les fourmis qui sont examinées que la caméra qui les observe. Le dispositif décrit la puissance des moyens de discrimination de l’algorithme puisque la captation des images permet une analyse factuelle et précise du comportement des fourmis. Pour autant, le programme est limité puisqu’il ne parvient pas sur la seule analyse des images à déclarer une intentionnalité globale de la fourmilière. C’est dans la partialité de cette analyse que s’insère la poésie, en référence aux questions éthiques que pose en permanence l’usage des drones militaires.
Overscopia, vue de la fourmilière par la caméra du dispositif
J’ai eu l’occasion de présenter ce dispositif au président de la République en juillet 2016. Nous avons parlé des enjeux prédictifs et de la difficulté de modéliser le vivant. Il a ri: «Modéliser le vivant, prédire l’avenir, oui, c’est difficile…» Dix jours plus tard, un camion fonçait sur la promenade des Anglais à Nice et tuait quatre- vingt-six personnes. Les semaines suivantes, enquêteurs et journalistes s’acharnèrent à remonter le fil des images de vidéosurveillance jusqu’à constater que le terroriste avait effectué quelques repérages. Les discussions dans les médias portèrent ensuite sur la capacité de ces images du passé à prédire l’avenir, tout en rêvant probablement à une certaine réversibilité de celui-ci, comme si remonter le temps des images et les décrypter pouvait renverser le temps tout court et éviter le pire.
Article « Calibrer la terre » de Caroline Bernard dans le n°12 de la revue Inframince
Programme de recherche : Les images opératoires, 2017
Spectacle Anima, théâtre d’Arles, octobre 2017
École nationale supérieure de la photographie (ENSP) Arles, École régionale d’acteurs de Cannes et de Marseille (ERACM) Marseille, École supérieure d’art Aix-en-Provence (ESAAix), avec le Théâtre d’Arles Karim Bel Kacem (Think-Tank Théâtre), Caroline Bernard (laboratoire Prospectives de l’image, ENSP), Guillaume Stagnaro (laboratoire Mécatronique, ESAAix), Fabrice Aragno Étudiants ENSP : Louise Mutrel, Gaël Sillère, Flora Vala, Rosalie Parent, Diane Hymans Étudiants ERACM : Raphael Bocobza, Fernand Catry, Anouk Darne-Tanguille, Pauline D’Ozenay, Nicolas Gachet, Nathan Roumenov, Angélica Tisseyre, Clémentine Vignais Étudiants ESAAix: Joël Bancroft Richardson, Émilie Rossi. Université Paris 3 Sorbonne : Marion Bouquet, Liora Jaccottet Collaboration: Felix E° Pap Remerciements: Karsten Schmale
Teaser du spectacle Anima (octobre 2017)
C’est dans le cadre du programme de recherche Les images opératoires porté par l’École nationale supérieure de la Photographie d’Arles, que le metteur en scène Karim Bel Kacem a été invité par Caroline Bernard à conduire, conjointement un laboratoire transdisciplinaire. Pour cet atelier, associant des étudiant.e.s-photographes de l’ENSP et des étudiant.e.s de l’École régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille, ils ont décider de s’appuyer sur le roman de Wajdi Mouawad, Anima.
Dans le roman Anima de Wajdi Mouawad, Waach se lance dans la recherche désespérée du meurtrier de sa femme violée et torturée. Une histoire totémique qui se raconte à travers le regard à la fois animiste et distancié des animaux, un chat, un boa, une chouette rayée, une fourmi. Le monde ainsi décrit est plein de dimensions nouvelles : des spectres de couleur transformés, un son visible, une vision microscopique. Chaque regard trame l’histoire selon une subjectivité singulière et devient dans ce projet transdisciplinaire une nouvelle caméra. Ainsi, l’École nationale supérieure de la photographie (ENSP), l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence (ESAAix) et l’École régionale d’acteurs de Cannes et de Marseille (ERACM) sont associées au Théâtre d’Arles afin de croiser les connaissances et les savoir-faire de chacun pour parvenir à l’écriture spécifique d’un film performance à partir de ce roman. Un film réalisé en direct à même le plateau où les opérateurs de l’ENSP et les comédiens de l’ERAC jouent ensemble dans une chorégraphie commune articulée à travers le travail scénographique des étudiants de l’ESAAix. Ce projet de recherche, fruit d’une année de collaboration, permet la création de formes inédites hybridant les enjeux du spectacle vivant, de la photographie du cinéma et de la scénographie.
En plus du théâtre d’Arles, le projet a également été présenté à Marseille pendant le festival Actoral 2017.
Un plan-séquence en bus entre Arles et Strasbourg en hommage à La nef des fous (1492)
Programme de recherche : Les images opératoires (novembre 2018)
Fabien Vallos dans le bus de la Nef des fous
Jeudi 8 novembre 2018 Départ d’Arles à 9h, arrivée à Strasbourg à 23h
Invités Fabrice Aragno, Maud Blandel, Clément Crevoisier, Nino Djébir, Fabien Vallos, Yann Dahhaoui, Éva Pibiri, Angélica Tisseyre, Mellie Chartres, Chloé Marliot, Anne Delerue, Jules Rouxel, Azadeh Cohen, Jeanne Gilbert, Léa Tissot, Marie Pecheu, Zoé Coupé, Carla Alis, Jeanne Bargas, Eva Filatova, Clémence Chiron, Clotilde Valette et l’association des étudiants de la Haute école des arts du Rhin (HEAR), Strasbourg.
SCUM avec Marion Godon, Fanny Boussès, Nathalie Manissier, Coralie Trichard, Marie-Thérèse Poupon et la société de chant Ste-Cécile de Montfaucon-Les Enfers, les Enfers, Suisse.
École nationale supérieure de la Photographie Caroline Bernard, Franck Hirsch, Gaspard Baudry, Guillaume Stagnaro, Anyssia Bidout, Antoine Brun, Célia Calvez, Eliott Chalier, Basile Le Cleach, Esther Coquet, Charlotte-Victoire Legrain, Nina Médioni, Louise Mutrel, Robin Plusquellec, Gaël Sillère
En 1494, le strasbourgeois Sébastien Brant publiait La nef des fous, une typologie grinçante de la société de l’époque. Ce texte trouve écho dans notre époque contemporaine et l’École nationale supérieure de la photographie a choisi de lui rendre hommage en montant une Nef. Ainsi, en novembre 2018, un bus devient un studio de tournage mobile le temps d’un voyage entre Arles et Strasbourg.
L’ensemble du voyage est filmé par le réalisateur suisse Fabrice Aragno et les étudiant.e.s de l’ENSP, dans un long plan séquence de 15 heures. À l’intérieur de ce bus, des conférences, des performances, des moments de cinéma, sont ponctués par les propositions des étudiant.e.s, et de la chorégraphe Maud Blandel. Les invités, médiévistes et historiens, rejoignent la Nef sur son parcours et réalisent leur conférence dans ce dispositif avant tout poétique et cinématographique.
Au programme, un banquet sur une aire d’autoroute, une scène de Pierrot le fou à Rolle, un carnaval sauvage et une chorale aux Enfers jurassiens, pour une arrivée dansée à Strasbourg en l’honneur de la peste de danse de 1518.
Programme de recherche : Les images opératoires avec l’UQÀM, Montréal, février 2020
Chercheurs et chercheuses associé.e.s UQÀM: Alexandre Castonguay, Jean Dubois, Guillaume Pascale, Alice Jarry Chercheur invité: Sami Rio, designer Invités dans le cadre du séminaire Prospectives de l’image: Tali Serruya (artiste et chercheuse), Cyrille Bailly (chef-cuisinier)
Vernissage de l’exposition (février 2020)
En février 2020, le laboratoire Prospectives de l’image conclue le programme de recherche Les images opératoires, par une occupation de la nouvelle salle d’exposition de l’ENSP. Ce programme a été réalisé en collaboration avec l’école des arts visuels et médiatiques, de l’université du Québec à Montréal (UQÀM – bourse de recherche FQR-SC Au-delà des images opératoires). In-Vivo relève plus du camp de base que de l’exposition. Quelques semaines avant la pandémie de COVID19, les chercheur.e.s, et étudiant.e.s de l’UQAM et de l’ENSP ont proposé, à partir d’une scénographie pensée comme un programme modulable, de renouer le lien entre la fabrication des images et l’expérience du vivant, aspirant ainsi à recréer des suites de mondes habitables.
In-Vivo est l’expression consacrée aux expériences menées au sein du vivant, à l’intérieur même de l’organisme. L’organisme dont il est question ici, c’est l’entièreté de ce vivant connecté, observé depuis le ciel comme au microscope, branché et analysé, passé au crible du prélèvement, de la preuve et de la donnée. Aujourd’hui, la conjonction de la caméra et de l’algorithme dessine le monde selon des dimensions inédites. Les images imbriquent en leur sein des mesures, des flux, des cycles réduisant, sur la base d’informations essentiellement visuelles, les activités humaines, à des calculs algorithmiques.
L’exposition « In Vivo » et la question des communs sur le site de LUMA, Arles
Vidéo « L’exposition « In Vivo » et la question des communs » – LUMA Days
Entretien avec Maria Finders et Florence Maille (LUMA) 15 juillet 2020, Arles (FR)
Caroline Bernard, artiste et enseignante à l’École nationale supérieure de la photographie Adrien Julliard, étudiant en 2e année à l’École nationale supérieure de la photographie Basile Le Cléac’h, diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie en 2020
Juste après la période de confinement, Caroline Bernard, Basile Le Cléac’h et Adrien Julliard nous livrent leurs réflexions autour du processus de recherche et de monstration « In Vivo » et du nouveau bâtiment de l’ENSP tout en s’interrogeant sur un certain nombre de sujets connexes : l’état de veille, l’hospitalité, la rupture pédagogique, le rôle de l’artiste, la viralité des images…
Cette conversation met en lumière la question des communs et du soin qui est au centre de leurs préoccupations en tant que citoyens, artistes ou enseignant : comment, en effet, renouer avec l’essentiel dans une autre temporalité, prendre soin de l’autre tout en cherchant à repenser le monde et faire bouger les lignes ?
Plan de l’exposition In-Vivo
Plan de l’exposition In-Vivo à l’ENSP, Arles (2020)
1. In-Vivo camp de base #1 – captation – 27.02.2020 Léo Aupetit, Adèle Delfosse, Juliette George, Jason Pumo, Valentin Russo Dj set pour la soirée performative : Dj Parterre Vécu comme une expérience performative, le vernissage du camp de base #1 est l’occasion d’une captation sonore et images rejouant les enjeux de relation au public.
2. Contrôle (2019) Basile Le Cleac’h Texte imprimé, A5 Contrôle est à vous, contrôle est à prendre, contrôle est à perdre et à oublier.
3. Dés-oeuvres de jeunesse (2017-2020) Fanny Terno et Thomas Vauthier Connection Lost, Film, 17’44’’, Actes de procédures, Prima Facie, ramette de 500 pages recyclées, impression toner, 1/1 exemplaire authentifié, reliure notariale, L’horizon des événements, commentaire de Corentin Laplanche-Tsutsui.
Dés-œuvres De Jeunesse (DODJ) est un processus de vie-recherche-création amorcé en 2017 et toujours en cours, avec comme mode opératoire la mise en relation de 10 personnes, artistes et non-artistes.
En mars 2018, la communauté s’est retrouvée une semaine en immersion au plateau vidéo de l’ENSAD Paris et dans une ancienne ferme à Chinon. Les membres se sont proposés mutuellement des expériences au sens large : performance, repas, méditation, tournage, danse, rituel… En regard de cette inopérativité ambiante était mise en place un dispositif élargi d’autoreprésentation, de captation vidéographique (caméras de surveillance, caméras classiques, caméras thermiques, etc.). Une volonté de représentation démesurée, qui se heurte à la formalisation de ces moments de vie; désœuvrés. De nombreuses formes de re-présentations ont été expérimentées: conférences performées, reenactment, édition, récits et performances pour un spectateur, etc.
Avec Théo Casciani, Louise Derisbourg, Kiana Hubert-Low, Corentin Laplanche Tsutsui, Albane Monnier, Odilon Ottinger, Lancelot Pinta, Fanny Terno, Thomas Vauthier, Cléo Verstrepen.
4. Dust Silica (2018) Alice Jarry Dimensions 188 x 112 x 10 cm
À la fois application et installation vidéographique, l’œuvre Dust Silica s’appuie sur les modes opératoires de Google Earth et examine, du haut des airs, l’impact socioenvironnemental de l’extraction du sable en Amérique du Nord. Alors que cette pratique industrielle a d’importantes répercussions sur la biodiversité, les écosystèmes et les collectivités, l’application répertorie les coordonnées géographiques de carrières et de sablières depuis des bases de données publiques et corporatives. Suivant cet itinéraire, Dust Silica parcourt ensuite Google Earth et télécharge des tuiles d’images animées de ces paysages marqués et excavés qui, une fois en galerie, se superposent à des couches topographiques modélisant le relief de ces espaces usés par l’activité humaine.
5. Pangée Atlas de l’effondrement Caroline Bernard et- Damien Guichard (Lili range le chat) avec André Girard Dimensions 1700 cm
Un continent unique est dessiné sur la base d’enregistrements GPS, réalisés pendant douze mille kilomètres : une Pangée, dernier territoire sur une Terre recouverte d’eau. La carte est réalisée en fonction de la limite du champ de vision du voyageur. Au-delà de sa ligne d’horizon, le reste du monde est noyé.
6. Faire un bouquet comme faire à manger (2020) Adrien Julliard Bouquet, taille variable, dans un vase d’Alexandre Castonguay (Tablées, numéro 11)
Aucun rassemblement familial ne peut se faire sans bouquet, aussi durant le vernissage Adrien réalisera un bouquet à partir de fleurs récoltées ou données par des fleuristes, et qui proviennent des alentours de la salle d’exposition. Il ajoutera également des aromates comme la menthe et la verveine.
Ce bouquet en dialogue avec la temporalité du vernissage et fruit de l’observation de son déroulé sera exposé et entretenu le temps de l’exposition. En dehors du contexte de vernissage il est alors présenté comme ce qu’il est, un bouquet qui prend place dans un espace de vie.
7. Sans titre (Kyoto, 2018) Louise Mutrel et Mathias Mary Impression jet d’encre sur Washi, papier artisanal japonais.
Balades, dérives, errances, les images s’agrègent dans ce carnet de voyage à la manière d’un poème fragmentaire, fruit d’une lente sédimentation. Deux visions dialoguent ici et décrivent un Japon qui se donne à voir au travers ’une floraison de détails. Les images numériques injectées dans la précieuse fibre du papier washi deviennent poreuses. L’absence de reliure laisse le lecteur libre de manipuler, de composer, recomposer infiniment le livre lui-même en pliant, dépliant, roulant, supprimant, juxtaposant…
8. La nef des fous une nef entre Arles et Strasbourg Jeudi 8 novembre 2018 Départ d’Arles à 9h, arrivée à Strasbourg à 23h
Invités Fabrice Aragno, Maud Blandel, Clément Crevoisier, Nino Djébir, Fabien Vallos, Yann Dahhaoui, Éva Pibiri, Angélica Tisseyre, Mellie Chartres, Chloé Marliot, Anne Delerue, Jules Rouxel, Azadeh Cohen, Jeanne Gilbert, Léa Tissot, Marie Pecheu, Zoé Coupé, Carla Alis, Jeanne Bargas, Eva Filatova, Clémence Chiron, Clotilde Valette et l’association des étudiants de la Haute école des arts du Rhin (HEAR), Strasbourg.
SCUM avec Marion Godon, Fanny Boussès, Nathalie Manissier, Coralie Trichard, Marie-Thérèse Poupon et la société de chant Ste-Cécile de Montfaucon-Les Enfers, les Enfers, Suisse.
École nationale supérieure de la Photographie Caroline Bernard, Franck Hirsch, Gaspard Baudry, Guillaume Stagnaro, Anyssia Bidout, Antoine Brun, Célia Calvez, Eliott Chalier, Basile Le Cleach, Esther Coquet, Charlotte-Victoire Legrain, Nina Médioni, Louise Mutrel, Robin Plusquellec, Gaël Sillère.
En 1494, le strasbourgeois Sébastien Brant publiait La nef des fous, une typologie grinçante de la société de l’époque. Ce texte trouve écho dans notre époque contemporaine et l’école nationale supérieure de la photographie choisit de lui rendre hommage en montant une Nef. Ainsi, un bus devient un studio de tournage ambulant le temps d’un voyage entre Arles et Strasbourg.
L’ensemble du voyage est filmé par le réalisateur suisse Fabrice Aragno et les étudiants de l’ENSP, dans un long plan séquence de 15 heures. À l’intérieur de ce bus, des conférences, des performances, des moments de cinéma, sont ponctués par les propositions de la chorégraphe Maud Blandel. Les invités, médiévistes et historiens, rejoignent la Nef sur son parcours et réalisent leur conférence dans ce dispositif avant tout poétique et cinématographique.
Au programme, un banquet sur une aire d’autoroute, une scène de Pierrot le fou à Rolle, un carnaval et une chorale aux Enfers jurassiens, pour une arrivée dansée à Strasbourg en l’honneur de la peste de danse de 1518.
9. Les Transhumants (2020) Jean Dubois et Guillaume Pascale 6 dispositifs, dimensions 30 x 24 x 12 cm
Une série de boucles vidéos minimalistes examinent les déplacements énigmatiques d’une communauté errante dans un environnement désertique. Elle prend place au sein d’un dispositif de diffusion audiovisuel augmenté de lentilles de Fresnel.
Ce projet, réalisé au CEA Saclay, s’articule autour d’un documentaire poétique. L’architecture insuffle le récit autant qu’elle porte les symptômes de l’idéologie qui la fît naître. Un temple rationaliste bâti par le pape du classicisme rationnel, Auguste Perret. Entre fascination critique et répertoire filmique, il interroge : comment l’idéologie établit-elle un système formel ?
Il s’agit ici de la propagande d’après-guerre. Ce grand récit dans lequel on embarqua la science française qui emprunte des formes fictionnelles, qu’elles soient de l’ordre du mythe ou de la science-fiction – sans échapper à leur nature dérisoire.
Edition, graphiques et sculptures constituent un groupe d’objets dérivés qui posent le décor d’un musée scientifique aux allures de sanctuaire.
Le projet Tablées, propose d’investir la matérialité par l’information et de réinventer les usages afin de transformer nos accessoires domestiques en quasi-objets désobéissants (Saramago, 2000). Déployées dans la forme d’un banquet, les assiettes d’argile cuite, informées par le dérèglement des températures peinent à contenir le repas proposé. Une délicieuse glace végane activée au charbon nous propose d’assumer notre géophagie.
12. Cantine In-Vivo Collaboration avec Samy Rio Profilés aluminium, bois de peuplier.
Ce mobilier modulable renoue le lien entre la fabrication des images et l’expérience du vivant. Aspirant à accueillir, cuisine, formes performatives, et images, cette scénographie est pensée comme un programme modulable, et préfigure une cantine mobile à venir.
Camp de base #2 Dispositifs miroirs entre la France (ENSP) et le Japon (KUA)
Teaser Télescopies
Télescopies est une recherche artistique participative, qui se développe autour de la création de deux dispositifs miroirs, venant interconnecter deux localités : le sud de la France (Arles) et le Japon (Kyoto).
Ces dispositifs serviront de support de création, d’exposition et d’habitation dans une optique collaborative et pédagogique; en lien avec l’ENSP – École nationale supérieure de la photographie d’Arles et la KUA – Kyoto University of the Arts.
Ce mode opératoire de mise en lien des espaces et des territoires à travers les deux installations-dispositifs, est aussi manifeste dans la dimension transculturelle du projet entre les étudiant·e·s japonais·e·s et français·e·s, qui brouille les modalités de provenance, de production, et de monstration des images, et provoque un dépaysement par le transit de celles-ci. Il s’agit, dans notre ère post-pandémie, de travailler à d’autres manières d’entrer en contact et de nouer des relations, à travers des dispositifs de téléprésence expérimentaux.
Ce dispositif a été expérimenté le jeudi 31 mars et le vendredi 1er avril 2022, lors d’une soirée et d’une matinée composée d’expérimentations artistiques et performatives parfois synchrones, retransmises en direct sur Internet.
Coordination pédagogique Caroline Bernard (Laboratoire Prospectives de l’image, École nationale supérieure de la photographie (ENSP), Arles Kazuya Nakayama (Laboratoire Global Seminar, Kyoto University of the Arts (KUA), Kyoto Conception et suivi Fanny Terno Thomas Vauthier Corentin Laplanche-Tsutsui Étudiant·e·s ENSP Adrien Julliard, Émilie Maricq, Théo Maxime Petit, Gaetan Soerensen et les étudiant·e·s de première année Étudiant·e·s KUA Leia Roach, Nao Kiyota, Yugao Guo, Kei Ota, Wan Miao, Zhao Yuehan. Remerciements Gwénolé Le Gal, Pol Gallo